KASABIAN

 

On peut dire de Kasabian qu’ils sont nés avec une cuillère d’argent à la main, ou une guitare, diront d’autres. Car on aura rarement vu une ascension aussi fulgurante que celle des kids de Leicester (centre de l’Angleterre) puisqu’il ne leur a fallu que trois albums pour hériter du  titre de  sauveur du rock anglais qui se remettait péniblement de la disparition prématurée d’Oasis. Pourtant, l’histoire de Kasabian commence comme celle de beaucoup de groupes.

En effet, c’est à la toute fin des années 90 que deux camarades de lycée, Sergio Pizzorno, guitariste et Tom Meighan, chanteur (nés respectivement en 1982 et 1981) se mettent en tête de fonder un groupe de rock qu’ils baptisent d’abord Syracuse. Ils sont ensuite rejoints par le guitariste Chris Karloff et le bassiste Chris Edwards et un brin provocateurs, décident de se rebaptiser Kasabian.

Ce nom fait référence à Linda Kasabian, une hippie membre de la « Manson Family » désignée par Charles Manson pour assister et témoigner des meurtres qu’il allait perpétrer dans la villa de Sharon Tate en 1969. Le premier fait d’armes du nouveau groupe est une démo enregistrée à la veille de Noël 1999. Un coup d’essai qui séduit le label Arista Records et voilà la légende en marche. Les premières critiques sont dithyrambiques et comparent le jeune group à Primal Scream ou aux Stone Roses, insistant au passage sur « leur goût des productions recherchées  et inventives ».

Il n’en fallait pas plus pour que le premier disque éponyme  des Kasabian paru en septembre 2004 atteigne la quatrième place des ventes en Grande –Bretagne. L’épreuve de la scène est tout aussi positive pour nos « hooligans aux grands cœur » (ils se qualifient eux-mêmes ainsi) puisque le premier album live de Kasabian, « Live From The Brixton Academy » paru en 2005 truste aussi les premières places en Angleterre et aux Etats-Unis. Cette même année, le groupe s’étoffe un peu plus quand le batteur Ian Matthews rejoint Kasabian et le résultat est palpable sur « Empire » le second album studio des kids de Leicester. La rythmique y est nettement plus incisive, notamment sur scène et c’est presque naturellement que Kasabian remporte le NME Award du « meilleur groupe sur scène » pour ses prestations stratosphériques à l’île de Wright ou au Live Earth de Wembley.

En juin 2009, Kasabian revient dans les bacs avec son troisième opus « West Ryder Pauper Lunatic Asylum » qui fait référence à un ancien asile anglais d’aliénés fondé au XIX ème siècle. Plein d’audace et truffé d’innovations électro grâce au producteur Dan The Automator, l’album entre directement à la première place des classements de ventes anglais pour devenir double disque de platine . .  . comme les deux précédents.

La voie est dès lors toute tracée pour le quatrième album de Kasabian « Velociraptor » qui se hisse à la cime des charts dès sa sortie en septembre 2011 avec des morceaux comme « Days Are Forgetten » ou « « Re –Wired » devenus cultes en un laps de temps. Avec un son de studio hyper travaillé, des rythmiques drums and bass à réveiller un mort et une gouaille à toute épreuve, Kasabian s’affirme de plus en plus comme la référence pop-rock et l’on peut penser que c’est pour longtemps. Zack Badji

Illustration: dessin de Régine Coudol-Fougerouse

 

 

 

 

 

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