Jessie Ware

Jessie Ware. T. - copie 2

Jessie Ware

Si vous avez aimé la pop des années 90 et que vous avez mouillé le maillot sur des titres de Sade Adu ou Lisa Stansfield,vous aimerez sûrement l’anglaise Jessy Ware. Bien sûr, je parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, mais c’est là que Jessy Ware a réussi un pari mille fois tenté, mais rarement réussi dans l’histoire de la pop,celui de concilier avec bonheur la dance d’hier et celle d’aujourd’hui. Cette gageure ne tombe pas du ciel et résulte d’un parcours initiatique riche pendant lequel Jessie aura patiemment gravi les marches et fait ses gammes à la dure.

Née le 15 octobre 1984 au sud de Londres de parents reporters à la BBC, ses débuts dans le métier de la musique sont modestes puisqu’elle  officie comme choriste pour Jack Penate et Mike Like Me. Un parcours qui ressemble étrangement à celui d’une certaine Sade,et comme elle va s’extraire de ce rôle obscur et mettre enfin un pied à l’étrier. Cette opportunité  est offerte à Jessie quand elle est créditée sur le titre Nervous  de Aaron Jrom, plus connu sous le nom de SBTRK, présent sur l’album Numbers  en 2010.

Un an plus tard, elle récidive sur l’album Young Turks du même groupe.  C’est sûrement de ce temps que date le pari jamais renié de mêler soul et electro et cette faculté rare à donner à des sonorités funk plus ou moins retro la résonance sophistiquée de la pop contemporaine. Le temps était venu pour la jeune diva à la beauté singulière de sortir son premier titre, le très remarqué « Valentine » qu’elle partage avec le producteur et chanteur Sampha en 2011. Quelques mois plus tard, Jessie sort son premier single totalement solo, Strangest Feeling .

S’ensuit Running  sorti en février 2012, qui malgré le fait qu’il ne truste pas les premières places au Benelux a le mérite d’éclairer sur les capacités de Jessy à endosser les habits de lumière de Sade ou Tracy Thorn. A partir de ce moment, Jessy ne cessera plus d’alimenter les charts anglais notamment avec 110%  ou  Wildest Moments  qui ouvrent grande la porte pour le sublime Devotion  qui entre directement à la cinquième place des ventes anglaises et crée la sensation de la saison avec son electro soul bouillante. En septembre 2012, Jessy est nommée pour le prestigieux Mercury Music Prize, achevant de confirmer l’entrée définitive de la londonienne dans la cour des grands.

Plus qu’une évolution musicale, Devotion  marque la mue de la chrysalide en papillon, la naissance de la star et la mort de l’obscure choriste qu’elle était à ses débuts.Comme elle le dit elle-même, « être chanteuse est un sale boulot, mais maintenant, c’est définitivement le mien ».   Zack Badji.

Illustration: Régine Coudol Fougerouse

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