JARLE BERNOHFT

 

 

La musique est-elle une question de gènes ou d’origines? La réponse à cette question est un non catégorique quand on écoute Jarle Bernohft. En effet, le garçon n’est ni black, pas plus qu’il n’est américain et ne figure pas dans le catalogue de la Motown aux côtés de Marvin Gaye ou Stevie Wonder, mais vient de .  .   . Norvège.

Son talent précoce attire vite l’attention et il collabore à un nombre impressionnant de productions avec la plupart des musiciens Norvégiens comme Hanne Hukkelberg, Dadafon, Bigband and the Kohn/Johansen Sextet. Il joue aussi dans le groupe Green Granadas sous le nom de Rod Hot. Quand Span, quatuor rock Norvégien, où il officie aussi en tant que songwritter et chanteur se disloque en 2005, Bernofht en tire une  ferme résolution : désormais, il fera tout lui-même et ne dépendra plus des humeurs de partenaires incontrôlables. Il se dote alors d’un sampler dont il finit par acquérir une maîtrise quasi diabolique, se met à la clarinette, à la basse, aux drums, devient  claviériste, tâtant au passage des percussions et du tuba. Mais l’instrument de prédilection de Jarle reste sa voix qui s’étend sur une gamme sans limites dont le phrasé dynamique et la profondeur saisissent l’auditeur aux tripes.

En septembre 2008, il sort son premier album « Ceramic City Chronicles » où il rend un hommage appuyé à Oslo, ville qui a vu éclore son incommensurable talent et à laquelle le lie un amour viscéral. C’est un patchwork musical publié chez Universal et contenant des titres d’une rare beauté comme le poignant « Streetlights », « Eversince I was A kid » ou le mélancolique « Sundays ». Bernhoft oscille entre jazz, blues et soul avec une aisance déconcertante, démontrant au passage ses immenses talents de poly-instrumentiste. Le succès étant au rendez-vous, il récidive en janvier 2010 avec un double  album live qu’il nomme « 1:Man 2:Band » qui contient deux de ses prestations, l’une au Kampen Bistro d’Oslo et l’autre au Jazz Festival de Molde.

Le  second album studio de Jarke Bernhoft, « Solidarity Breaks » sort en en janvier 2011 et entre en seconde position du top 30 des meilleurs albums en février et en août, il truste la première place pour neuf semaines. Une vraie performance eu égard à la vitalité et la qualité de la scène musicale scandinave, qui, sans tambours ni trompettes, reste l’une des plus dynamiques d’Europe.

Reconnu en Scandinavie, il peut maintenant s’attaquer au marché européen, notamment la France qui, à l’occasion de l’émission Hot Shot Not de Arte, est soufflée par la prestation stratosphérique de l’homme-orchestre qu’est Bernhoft. Désormais, l’Angleterre et les Etats-Unis lui font les yeux doux et nul doute qu’ils seront bientôt à ses pieds.    ZACK BADJI

Illustration: dessin aquarellé de Régine Coudol-Fougerouse

 

 

 

 

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