IMANY



 Quand on s’appelle Imany (espoir en swahili), tout est permis. Même de tenter une carrière de chanteuse après avoir écumé les podiums de la haute couture et fait la couverture de prestigieux magazines pendant plus de six ans. Il faut dire que cette Française d’origine comorienne a tous les atouts dans sa manche. Une plastique de rêve qui culmine à 1m 78, un visage, et surtout une voix qu’elle commence à pousser dans la chorale d’une école militaire où ses parents l’expédient  à dix ans pour qu’elle se forge une discipline.

Mais Imany a un rêve : celui de vivre aux Etats-Unis que ses idoles Tracy Chapman, Tina Turner ou Billie Hollday lui ont fait aimer quand elle était encore dans les jupes de sa mère. Et ce rêve se réalise quand à 19 ans, elle pose ses valises à New-York. Partie au pays de l’Oncle Sam pour six semaines, elle y restera six ans au cours desquels elle y fera tout et n’importe quoi pour survivre. Mais entre petits boulots,  mannequinat,, castings  et  stylisme, elle garde l’espoir de devenir chanteuse et prend des cours de chant qu’elle paie avec ses modestes économies. Imany parvient même à fonder un petit groupe avec lequel elle écume des scènes mythiques comme Joe’s Pub ou le Bitter End, sur lesquelles avant elle, s’étaient produit des monstres sacrés comme le Boss Springsteen ou le légendaire crooner Elvis Costello.

Mais après six ans aux Usa, elle a le blues du pays et un beau jour, Imany prend la décision de rentrer en France où elle fait les premières parties d’Angie Stone ou de Ben L’Oncle Soul. Entre-temps, elle conquiert  les spectateurs du célèbre club parisien de jazz Le Sunset et sort en novembre 2010 un EP cinq titres où elle fait admirer son timbre de voix atypique dans des compositions comme « Slow Down », « You’ll Never Know » ou une reprise épurée du « I’ll Be There » de Michael Jackson. Le public découvre un cocktail enchanteur où se mêlent rock, blues et soul qui n’est pas sans rappeler une certaine Ayo qui comme Imany, a été découverte par Malick N’Diaye, dénicheur de talents devant l’Eternel.

Le test s’étant avéré concluant avec cet EP, c’est logiquement qu’Imany sort son premier album « The Shape of A Broken Heart » à l’été 2010. Produit par As’, cet opus surprenant de densité et sans artifices enregistre la participation de vieux briscards des studios comme Laurent Vernerey, Johan Dalgaard et Steve Shehan. Le résultat est un son ciselé, sans aspérités et qui malgré  l‘inégalité des compositions, reste très avenant et accessible à toutes les oreilles. Avec sa folk métissée et mélancolique  qui parle de regrets, de solitude mais qui sait aussi se montrer jubilatoire, Imany est partie pour se faire une place de choix dans le catalogue de la sono mondiale  Zack Badji

Illustration: dessin aquarellé de Régine Coudol-Fougerouse

 

 

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