Cécile Mc Lorin Salvant

Cécile Mc Lorin Salvant: illustration par Régine Coudol Fougerouse

Age tendre et talent précoce

Nombre de ses consoeurs doivent attendre la ménopause pour atteindre la pertinence vocale, mais Cécile Mc Lorin a réalisé cette gageure à 23 ans. Il faut dire qu’elle est tombée dans la marmite du jazz toute juste sortie du ventre de sa mère puisqu’elle débute le piano à cinq ans et le chant lyrique dès huit ans. Mais elle a aussi de qui tenir puisque dès sa naissance le 29 août 1989 à Miami, Cécile subit l’influence de ses parents. Son père Alix, médecin d’origine haï tienne est un excellent pianiste, tandis que Maman Lena ne peut rester une heure sans écouter de la musique : « j’entends du jazz vocal depuis que je suis née mais je n’ai flashé sur le chant qu’à 12 ans. J’ai commencé à rêver d’opéra », explique Cécile.

Vient l’âge de 18 ans et l’heure de quitter le cocon familial direction la France qu’elle connaissait quelque peu pour y être venue en vacances :Aix semblait la ville idéale tant pour son calme que pour le fait que Cécile retrouve dans le sud de la France une ambiance de calme et de sérénité qui lui rappelle sa ville natale.

Cécile s’inscrit à Sciences Po, tout en suivant des cours de droit par correspondance. Mais l’envie de chanter  la taraude et Cécile s’inscrit au conservatoire Darius- Milhaud. Sous la férule de Laure Florentin, notre apprentie chanteuse étudie le chant lyrique et le chant baroque. Puis le jazz avec le saxophoniste Jean-François Bonnel qui, en fin connaisseur, perçoit  vite qu’il tient un diamant brut qu’il fallait tailler pour qu’il scintille de mille feux.

En 2008, Cécile Mc Lorin donne son premier concert au Clos des Magnans. D’autres suivent en région, puis à Paris au « Petit Journal St-Michel.

En août 2010, accompagnée par le groupe du Conservatoire, Cécile s’aligne au tremplin musical « Jazz Vocal de Crest (Drôme). Au final, Miss Lorin n’est même pas sur le podium : « On avait préparé ce concours comme des fous et on était scandalisé. Je crois qu’on nous a reproché d’interpréter au lieu de créer », se souvient Cécile avec amertume. Mais cet échec est formateur, et même si elle estime que gagner relève de la science-fiction, Cécile s’inscrit deux mois plus tard au concours international de jazz vocal Thelonious Monk, la compétition la plus relevée de la planète. Et l’incroyable se produit :Miss Lorin est désignée vainqueur par un jury trié sur le volet et qui compte en son sein de grands noms du jazz vocal comme l’immense Diane Reeves. Cécile n’est toujours pas revenue de sa surprise tant tout est allé vite ce jour d’octobre 2010 : « Avant que réalise ce qui se passait, j’ai dû revenir sur scène pour chanter avec tous les membres du jury. Ensuite ils se sont envolés comme des moineaux », raconte Miss Lorin.

Le temps était venu pour Cécile de se révéler au monde, et c’est par le biais d’un album autoproduit et distribué sur i Tunes que les amateurs de jazz découvrent l’immense talent de Cécile Mc Lorin qui récidive en 2013 avec WomanChild, un album brillant et solaire. Le meilleur est sûrement à venir. Zack Badji

Illustration: aquarelle de Régine Coudol-Fougerouse

 

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