Abby

 

 

Quand vous entendez le groupe Abby pour la première fois, ce sont de nouveaux mondes musicaux  qui se dévoilent dans des harmonies célestes. L’auditeur est tout de suite saisi tant il a l’impression que cette musique lui est familière, même s’il sait qu’il ne l’a jamais entendue. Car voilà ce qu’est le groupe berlinois :une sorte de revival de l’histoire de la musique moderne dans lequel Filou(voix, guitares), Lorenzo(keys), Tilly(guitares, cordes) et Henne(drums) sont capables de mêler le rock au classique, détourner de façon habile une Indie-pop chaleureuse pour le transformer en « four to the floor Jams » capable de mettre le feu au club le plus blasé de Londres ou de nous entraîner dans des ballades dont la matière première est un flot ininterrompu de questions sur la vie, l’amour, l’amitié et le passage à cette liberté qui se refuse à nous.

Des thèmes sans doute éternels en rock, mais qui chez Abby prennent un coup de jeune tant chaque chanson est in cosmos à part, soutenu par en construction en loop qui à son tour va  crescendo avant de mourir dans une atmosphère fantomatique comme sur le magnifique « Monsters » qui est en passe de devenir un tube planétaire alors que l’album n’est pas encore dans les bacs.

Si vous survivez au coup de massue qu’est « Monsters »,  le titre « Streets » ,magnifique ode au lointain soulignée par les cordes de Tilly et dont on ne revient pas indemne non plus vous fera découvrir l’âme voyageuse de Filou et de ses potes. Et la magie est plus prégnante sur scène et tous ceux qui les ont vus lors de leurs « support shows » dans des festivals comme Apple Tree Garden ou Eurosonics vous diront sans doute qu’Abby est un groupe live, mais cette assertion peut être très vite tempérée dès lors qu’ils pénètrent dans un studio comme ce fut le cas lors de leur visite dans les mythiques studios d’Abbey Road à Londres où ils ont masterisé leur premier album « Friends & Enemies »,  volet introductif de leur journal intime. Sur cet album à paraître dans quelques semaines, les membres d’Abby (qui jouent chacun de plusieurs instruments), lèvent le rideau sur une carrière prometteuse dont le substrat est d’une richesse rare de nos jours, et l’on peut dire que le groupe Abby est assurément unique et contredit formellement ceux qui prétendent que le rock est mort.

Zack Badji avec l’aimable collaboration de Yvette Revellin.  

Illustration: dessin de Régine Coudol-Fougerouse

 

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