La rentrée aura été rude.  Après un été calamiteux ponctué par des licenciements en masse, les états d’âme d’un grand patron qui ne veut plus être français et d’autres infos du même tonneau, François Hollande est venu enfoncer le clou en nous promettant un tour de vis budgétaire qui annonce des jours sombres pour le portefeuille des Français. Côté musique, le tableau n’est pas plus reluisant. Loin de vouloir jouer aux éditorialistes de mauvais augure, force est de constater que la saison qui s’ouvre, sauf agréable surprise, ne promet pas de nous apporter des ovnis musicaux.

L’exercice présent  ne devrait pas être très différent des précédents même s’il faut reconnaître que l’année passée nous a  fourni quelques satisfactions comme le décoiffant Matt Bastard et son Skip The Use, l’éclosion de la talentueuse Lianne La Havas, la confirmation du talent vocal de Michael Kiwanuka, l’apparition surprise d’Ed Sheeran ou l’avènement planétaire des Arctic Monkeys. Ensuite, plus rien. Il y a bien eu quelques esbroufes médiatiques dont les maisons de disques ont le secret, comme ce fut le cas de Lana Del Rey ou Beth Jeans Houghton, mais la tendance qui s’était dessinée il y a de cela plusieurs années semble se confirmer :les nouveaux dieux de la scène musicale, ce sont les Dj.

Les Bob Sinclar, David Guetta ou Will I Am des Black Eyes Peas sont en passe de détrôner les vrais musiciens, sans que l’on sache vraiment pourquoi. Est-ce parce que le public, pris dans la morosité ambiante, veut oublier un quotidien lénifiant en se perdant dans la danse .Ou que la musique « consciente » ne fait plus d’émules étant donné  que cette réalité que nous trouvons en bas de chez nous n’est plus supportable au point où tout le monde l’oblitère inconsciemment. Ou  est-ce simplement la fin de ce que l’on pourrait appeler les « trente glorieuses musicales » entamées dans les seventies et qui avaient vu une concentration stratosphérique de grands groupes au mètre carré.

Conséquence de cette pénurie, les « papis » comme Jonnhy Halliday, Pink Floyd ou les Scorpions après maintes annonces de retrait, reviennent sur scène tant le vide qu’ils laissent s’avère impossible à combler pour les nouveaux musiciens. Faut-il pour autant sombrer dans le pessimisme et prédire la « mort » de la bonne musique ? Assurément pas, tant la musique porte en elle-même les germes de sa propre régénérescence et réserve toujours de bonnes surprises à ses amoureux que nous sommes. Dans tous les cas, l’engagement  de nous battre pour elle à travers Taba Saba n’en est que plus persistant malgré les difficultés de la tâche.

Toute la rédaction vous souhaite une bonne rentrée tout en espérant  que vous nous accompagnerez tout au long de cette nouvelle saison pour d’autres découvertes musicales. Zack Badji

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