La musicothérapie en réponse à Alzheimer
Quarante ans après ses débuts en France, la musicothérapie s’affirme de plus en plus comme une réponse valable face à des maladies comme Alzheimer. Puisque aucun traitement n’a été trouvé jusqu’à maintenant, le recours à la musicothérapie peut rendre plus agréable la vie du malade souffrant d’Alzheimer tout en soulageant ses proches.
Une étude d’une durée d’un mois publiée dans la revue Alternative therapies in Health a démontré que la musicothérapie améliore le comportement et les problèmes de sommeil des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. La recherche effectuée au centre médical de l’administration des vétérans de Miami a montré que les taux de mélatonine (un médiateur chimique qui influence l’activité physique) des personnes assistant à quarante minutes de musicothérapie, cinq jours par semaines durant quatre semaines, ont augmenté considérablement au cours de l’expérience et se sont même maintenus six semaines après la fin de la recherche.
Cette augmentation du niveau de mélatonine a permis aux patients d’être plus actifs, de mieux dormir et d’être d’avantage coopératifs avec les infirmières chargées de leurs soins. La musicothérapie, par la voix, le chant, la respiration, permet l’expression de soi, participe à la gestion du trac, des angoisses, toutes choses qui accompagnent les patients souffrant de la maladie d’Alzheimer.
Il existe plusieurs formes de musicothérapie et une multitude de techniques à utiliser dans des cadres très différents suivant la pathologie.
La musicothérapie dans le cas d’Alzheimer va contribuer à améliorer le vie du malade de façon plutôt ludique. La chanson est très utilisée car elle permet de travailler le souffle et la mémoire tout en maintenant une bonne activité physique. Les ateliers consistent souvent en l’écoute d’une musique qui correspond à l’âge du malade pour susciter des souvenirs et ainsi vaincre l’isolement. L’objectif des thérapies non-médicamenteuses comme la musicothérapie est d’agir sur la qualité de vie des malades.
En clair, on ne lutte pas contre les déficits engendrés par la maladie mais on s’intéresse à tout ce que la personne peut encore mobiliser. A l’aide de sons, on aide le patient à aller chercher dans sa mémoire ce qu’ils sait, c’est ce qu’on appelle la réminiscence. On s’appuie aussi sur la musicothérapie pour aider les patients à se remémorer une chanson, un air de musique, voire même à composer une mélodie car tout ce qui a été enregistré avec un support musical reste accessible très longtemps, plus longtemps qu’une récitation ou un poème.
Pour quels résultats ?
Comme pour les autres domaines de la médecine dite conventionnelle, la musicothérapie n’arrête pas la maladie d’Alzheimer. En revanche, on note que les personnes qui participent aux activités récupèrent des souvenirs, des aptitudes et se sentent mieux. Avec ses musicothérapies, on augmente la confiance en soi et l’on incite à la prise d’initiative. Les patients sont donc moins agités, moins anxieux et plus réceptifs aux traitements. En somme, la musicothérapie peut offrir une alternative plus sûre et plus efficace que de nombreuses médications psychotropiques. Comme la méditation et le yoga, la musicothérapie peut aider à maintenir un équilibre hormonal et affectif, même dans des périodes de stress et de maladie. Zack Badji